Contexte. En 2016, les méthodes de contraception masculine les plus couramment utilisées sont le préservatif et la vasectomie. La vasectomie, contraception définitive (CD) masculine, est peu utilisée en France malgré son efficacité.
Objectif. Explorer la vision des hommes et des médecins généralistes (MG) sur la vasectomie. Méthode. Enquêtes qualitatives par entretiens individuels semi-dirigés analysés par thème, menés auprès de quinze hommes âgés de 18 à 65 ans et quinze MG, de septembre 2015 à février 2016 (Loire, France).
Résultats. Les hommes se sentaient peu concernés par la vasectomie, alors que les MG la méconnaissaient et oubliaient d’en parler. Hommes comme MG ont estimé qu’il existait des freins liés à l’irréversibilité de la méthode, au genre (contraception gérée par les femmes), et des freins socioculturels : craintes pour la virilité, familles recomposées, aspect religieux, eugénique ou éthique. Tous les participants l’envisageaient en dernier recours, quand la contraception féminine posait problème, chez un couple stable avec enfants, après discussion dans le couple. Différents profils ont été établis : chez les hommes, le « non-concerné », le « refusant » et l’« acceptant potentiel, sous conditions » ; chez les MG, le « pratiquant », le « désintéressé ou opposant », le « concerné, non-opposé », et le « favorable et renseigné ».
Conclusion. Une plus ample information des hommes et des MG et la levée d’idées erronées pourraient permettre la diffusion de la vasectomie en France.

Background. In 2016, condoms and vasectomy are the most used methods of male contraception. Vasectomy, definitive male contraception, is sparsely used in France in spite of its efficacy.
Objective. Explore the general practitioners (GPs) and male patients visions about vasectomy. Method. Qualitative investigations by individual structured interviews analyzed by topics, carried out with 15 men between 18 to 65 years old and 13 GPs, from September 2015 to February 2016 (Loire, France). Results. Men felt little concerned by vasectomy, whereas GP lacked knowledge and rarely broached the subject. Both regarded as impediments the irreversibility, the gender issue (contraception is managed by women) and socio-cultural barriers (virility, stepfamilies, religious, eugenic or ethic aspects). All participants regarded vasectomy as the last resort, when the female contraception was a problem, for a stable couple with children, with a shared decision. Different profiles have been established: among men, the “concerned”, the “refusing” and the “potentially accepting under conditions”; among GPs: the “practicing”, the” uninterested or opponent”, the “concerned not opponent”, and the ‘favorable and informed”.
Conclusion. Both patients and GPs need and demand more information. Misconceptions should be fought against in order to establish vasectomy as a regular method.