Contexte. Les relations entre médecins et industrie du médicament ont un impact avéré en santé publique. La littérature est restreinte en France concernant les liens entre les étudiants en médecine et l’industrie pharmaceutique.
Objectifs. Décrire la fréquence et le type de relations entre les externes, les internes et l’industrie pharmaceutique. Les objectifs secondaires étaient la description de l’opinion des étudiants sur ces contacts, sur les informations fournies par l’industrie et sur la formation universitaire.
Méthode. Étude descriptive transversale par autoquestionnaire informatisé de juillet 2011 à janvier 2012, auprès d’externes (DFASM2 et 3) et d’internes de toutes spécialités de la faculté de Lyon.
Résultats. Recueil de 101 questionnaires d’externes (soit 50 % de participation) et de 109 d’internes
(soit 20 % de participation). L’exposition des étudiants à l’industrie pharmaceutique est importante et
précoce : 97 % des externes et 100 % des internes ont eu au moins une discussion avec un visiteur médical au cours de leur cursus. L’opinion est favorable : 62 % des étudiants sont contre l’interdiction de ces contacts. 72 % pensent qu’ils n’ont pas d’influence sur leurs prescriptions même si les informations fournies sont biaisées pour 78 % d’entre eux. Quant à l’enseignement universitaire, 71 % des étudiants ne s’estiment pas assez formés pour interagir avec l’industrie pharmaceutique.
Conclusion. Les étudiants sont fortement exposés au marketing des firmes et ne se pensent pas influençables. Une formation spécifique destinée à augmenter leur esprit critique devrait être mise en place précocement dans les études médicales, ainsi qu’une éviction des contacts étudiants-industrie.

Context. Relations between doctors and the drug industry have a known impact in the Public Health sector. In France, there is a lack of data about links between medical students and the pharmaceutical industry.
Objective. To describe the frequency and type of relations between externs, interns and the pharmaceutical industry. The secondary objective is to collect students’ opinions about these contacts, information provided by industry and students’ university training.
Method. Cross-functional descriptive study conducted between July 2011 and January 2012, by an online self-administered questionnaire, with externs (5th & 6th year, DFASM2 & 3) and interns from all specialist areas from the Faculty of Lyon.
Results. Questionnaires from 101 externs (50% participation rate) and 109 interns (20% participation
rate) were collected. Students’ exposure to the industry comes at an early stage and is quite intense: 97% of externs and 100% of interns had had at least one discussion with a medical visitor during their time at university. Opinions were generally favourables: 62% of students are against the idea of banning such contacts. 72% believe that such meetings have no influence on their prescriptions. 71% of students feel that they are inadequately trained for interacting with the industry.
Discussion. Medical students are highly exposed to marketing by drug companies but believe that they
are not easily influenced. A specific training program should be implemented at the earliest possible stage in their medical training and furthermore, contacts between students and representatives from the medical industry should be discouraged.