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Rubrique: SOINS
Auteurs: Tudrej B, Maisonneuve H, Boussageon R, Pouchain D.
Citer cet article: Tudrej B, Maisonneuve H, Boussageon R, Pouchain D. Dépistage du cancer du poumon par tomodensitométrie faible dose. exercer 2024;204:270-5.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/2572
En 2021, seuls les États-Unis, la Chine et la Corée du Sud proposaient un dépistage ciblé du cancer bronchopulmonaire (CBP) par tomodensitométrie pulmonaire à faible dose (TDMfd) chez des participants à risque lié à une consommation antérieure (≥ 15 ans) ou active de tabac. En 2022, la HAS indiquait qu’il était trop tôt pour proposer un dépistage ciblé de masse et que des études en vie réelle étaient nécessaires pour disposer de données médico-économiques, de performance et de faisabilité. Seuls les deux plus grands essais randomisés comparatifs, analysés en intention de dépister, ont montré un résultat significatif sur leur critère de jugement principal : la mortalité liée au CBP. Ils suggèrent que le dépistage par TDMfd pourrait apporter un bénéfice en termes de réduction de la mortalité liée au CBP chez les gros fumeurs (actuels ou anciens). Toutefois, ces données sont à interpréter avec précaution et ne sont pas directement transposables en France, car les systèmes de santé sont différents. En France, les données scientifiques sont actuellement insuffisantes pour préconiser le dépistage de masse : le rapport coût/bénéfice est à mesurer, la possible saturation du système de santé est à anticiper et l’acceptabilité des fumeurs est à évaluer. La question de l’impact du dépistage du CBP sur la santé environnementale enrichit la réflexion et soulève des tensions éthiques à discuter. Quelles que soient les modalités d’un éventuel dépistage organisé par TDMfd, il est primordial d’anticiper sa mise en oeuvre fondée sur des outils d’aide à la décision transparents au regard des tensions éthiques inhérentes à un tel dispositif et permettant de concilier l’approche de santé publique et la décision individuelle.
By 2021, only the United States, China and South Korea were offering targeted screening for lung cancer using low-dose lung computed tomography (LDCT) in subjects at risk from previous (≥ 15 years) or active tobacco consumption. In 2022, the HAS indicated that it was too early to propose mass targeted screening and that real-life studies were needed to provide medico-economic, performance and feasibility data. Only the 2 largest randomised controlled trials, analyzed based on intention to screen, showed a significant result in their primary endpoint: lung cancer related mortality. They suggest that LDCT screening could provide benefits in terms of reducing lung cancer related mortality in heavy smokers (current or former). However, these data should be interpreted with caution and cannot be directly transposed to France, where the healthcare system is different. The scientific data are currently insufficient to recommend mass screening in France: the cost/benefit ratio needs to be measured, the saturation of the healthcare system needs to be anticipated, and people acceptability needs to be assessed. The question of the impact of lung cancer screening on environmental health uplifts the debate and raises ethical tensions that need to be discussed. Regardless of the type of organized screening that might be carried out, it is vital to anticipate its implementation, based on decision-making tools that are transparent regarding the ethical tensions inherent in such a system, and that make it possible to reconcile a public health approach to individual decision-making.