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Rubrique: RECHERCHE
Auteurs: GARNIER C, Bastian B, Colineaux H, CATHELAIN J, Esvan M, Chapron A, Bigotte P, Le Douaron P.
Citer cet article: GARNIER C, Bastian B, Colineaux H, CATHELAIN J, Esvan M, Chapron A, Bigotte P, Le Douaron P. Dysthyroïdie en France : évaluation des pratiques diagnostiques des médecins généralistes. exercer 2024;204:260-7.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/2570
Contexte. La Haute Autorité de santé a émis, en septembre 2021, des recommandations précisant les indications et non-indications de l’échographie thyroïdienne en cas de dysthyroïdie, afin d’améliorer la pertinence des soins, de réduire les dépenses et de favoriser la qualité du parcours de soins. Les pratiques des professionnels de soins primaires concernant les dysthyroïdies sont méconnues.
Objectif. Évaluer les pratiques des professionnels à visée diagnostique (palpation et échographies thyroïdiennes) face à différentes situations clinico-biologiques de dysthyroïdies. Explorer les déterminants à la prescription d’échographies dans ces situations.
Méthode. Étude descriptive transversale par questionnaire en ligne diffusé aux médecins généralistes de France métropolitaine par les conseils de l’Ordre et unions régionales des professionnels de santé. Comparaison aux recommandations des pratiques déclarées face à cinq situations cliniques fréquentes de dysthyroïdie.
Résultats. Sur 506 médecins inclus, 453 (89,5 %) prescrivaient hors recommandation une échographie en cas de maladie de Basedow, 439 (86,8 %) en cas de thyroïdite d’Hashimoto. Plus de 90 % des répondants déclaraient palper la thyroïde pour chacune des situations, geste que 438 (86,6 %) trouvaient difficile. Cent cinquante (34,2 %) médecins déclaraient prescrire une échographie car ils doutaient de leur palpation thyroïdienne dans la thyroïdite d’Hashimoto. Les médecins déclarant être à l’aise avec la palpation prescrivaient en moyenne autant d’échographies que ceux qui n’étaient pas à l’aise (p = 0,26).
Conclusion. Cette étude a permis pour la première fois une évaluation des pratiques professionnelles des médecins généralistes français dans la dysthyroïdie. Ces derniers semblent avoir des attitudes de prescription d’échographie non conformes aux recommandations, ce qui pourrait occasionner des surdiagnostics, coûteux et iatrogènes. La palpation thyroïdienne ne semble pas être un critère pertinent pour la réalisation d’une imagerie.
Context. In September 2021, the "Haute Autorité de santé" issued guidelines clarifying the indications and non-indications of thyroid ultrasonography in cases of dysthyroidism, to improve care relevance, reduce costs and promote healthcare pathway quality. Primary care professionals’ practices regarding dysthyroidism are not well known.
Aim. To evaluate professionals’ diagnostic practices (thyroid palpation and ultrasonography) when faced with different clinical and biological situations of dysthyroidism. To explore the determinants of ultrasonography prescription in these situations.
Method. Cross-sectional descriptive study using an online survey delivered to general practitioners in mainland France by "Conseils de l’ordre and Unions régionales des professionnels de santé".
Results. Of the 506 physicians included, 453 (89.5%) prescribed an ultrasonography for Graves’ disease, and 439 (86.8%) for Hashimoto’s disease. One hundred and fifty (34.2%) physicians said they prescribed an ultrasonography because they doubted their thyroid palpation in Hashimoto’s disease. Physicians who said they were comfortable with palpation prescribed on average as many ultrasounds as those who were uncomfortable (p = 0.26).
Conclusion. This study was the first to assess the professional practices of French general practitioners in the management of dysthyroidism. They appear to prescribe ultrasonography in ways that are not recommended, which could result in costly and iatrogenic overdiagnosis.