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Rubrique: SOINS
Auteurs: Marino I, Ferrand-Devouge E, Goupille E, Pressat Laffouilhere T, Vaillant H, Boussageon R.
Citer cet article: Marino I, Ferrand-Devouge E, Goupille E, Pressat Laffouilhere T, Vaillant H, Boussageon R. Revue systématique de la littérature évaluant l’efficacité du lorazépam dans le traitement de l’insomnie primaire et secondaire. exercer 2024;203:222-9.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/2539
Contexte. Un tiers des patients consultant un médecin généraliste ont déjà eu des épisodes d’insomnie. Les benzodiazépines et apparentées sont les médicaments les plus utilisés pour cette pathologie. Le lorazépam n’a pas d’autorisation de mise sur le marché dans le traitement de l’insomnie primaire, mais peut être utilisé en cas d’insomnie secondaire.
Objectif. Évaluer l’efficacité du lorazépam dans le traitement de l’insomnie, primaire et secondaire.
Méthodes. Une revue systématique de la littérature a été menée selon les recommandations PRISMA, à partir des bases de données Medline®, Embase®, Cochrane® et ClinicalTrials.gov. Ont été inclus les essais contrôlés randomisés (ECR) comparant le lorazépam à un placebo ou à d’autres benzodiazépines ou molécules apparentées, chez des patients souffrant d’insomnie seule ou associée à d’autres pathologies. Le critère de jugement principal était la qualité du sommeil ; les critères de jugement secondaires étaient la latence d’endormissement, le nombre de réveils et la tolérance. Les risques de biais ont été évalués par l’outil de la Cochrane ROB 2. Une analyse complémentaire sur le caractère confirmatoire des résultats a été réalisée.
Résultats. Sur 1 865 références, 4 ECR ont été inclus. Tous évaluaient l’insomnie secondaire. Le premier ECR concernait 18 patients post-accident vasculaire cérébral suivis 7 jours ; le deuxième concernait 20 patientes de géronto-psychiatrie suivies 7 jours ; le troisième 120 patients dépressifs suivis 8 semaines ; le quatrième ECR concernait 44 patients anxieux suivis 28 jours. La qualité du sommeil, évaluée dans le premier, le troisième et le quatrième ECR, était améliorée dans les deux derniers. Le deuxième ECR évaluait la latence d’endormissement et le nombre de réveils nocturnes, sans montrer d’amélioration. Le risque de biais était élevé pour toutes les études.
Conclusion. En raison du faible nombre d’études, de leur qualité méthodologique discutable, de leur diversité, il est impossible de conclure sur l’efficacité du lorazépam dans l’insomnie primaire ou secondaire.
Context. One-third of patients who consult a general practitioner have experienced episodes of insomnia. Benzodiazepines and related drugs are the most used drugs for this condition. Lorazepam has no marketing authorization in the treatment of insomnia, but can be used in case of secondary insomnia.
Objectives. To evaluate the effectiveness of lorazepam in the treatment of primary and secondary insomnia.
Methods. A systematic literature review was conducted using the PRISMA recommendations from the Medline®, Embase®, Cochrane® and ClinicalTrials.gov databases. Only randomized controlled trials (RCT) were included, comparing lorazepam to placebo or other related molecules, in patients with insomnia alone or associated with other pathologies. The main criterion of judgement of this review was the quality of sleep and the secondary ones were the latency of falling asleep and the number of awakenings. The risk of bias was assessed by the Cochrane ROB 2 tool.
Results. Of 1865 references, 4 RCTs were included. All assessed secondary insomnia. The first RCT involved 18 post-stroke patients followed 7 days; the second RCT involved 20 geriatric psychiatric patients followed 7 days; the third, 120 depressive patients followed 8 weeks; the fourth RCT involved 44 anxious patients followed 28 days. Sleep quality, assessed in the first, third and fourth RCTs, was improved in the last two. The second RCT evaluated sleep latency and the number of night awakenings, without showing any improvement. The risk of bias was high for all studies.
Discussion. Due to the small number of studies, their questionable methodological quality, their diversity, and their old age, it is not possible to conclude on the efficacy of lorazepam in the treatment of insomnia alone or associated with other pathologies.