Contexte. Les personnes transgenres (trans) renoncent fréquemment aux soins par peur de subir des violences transphobes dans les lieux de soins, consultent des médecins recommandés comme étant bienveillants et ayant des connaissances sur les transidentités. Les transidentités sont peu enseignées en médecine générale en France. L’objectif était de décrire les attentes des enseignants et étudiants de 3e cycle en médecine générale de Sorbonne Université concernant une formation sur le sujet
de la transidentité et de proposer un scénario pédagogique adapté.
Méthode. Étude qualitative par approche inductive générale. Six enseignants en médecine générale et six étudiants en troisième cycle de médecine générale à Sorbonne Université ont été interrogés dans le cadre d’entretiens semi-dirigés. Une analyse inductive par étiquetage et catégorisation a été réalisée afin de fournir un modèle servant de base à des objectifs pédagogiques.
Résultats. Les participants avaient tous montré de l’intérêt pour un sujet qu’ils considèrent d’actualité, transversal, peu enseigné et qu’ils connaissaient peu. Ils insistaient sur la notion de la marginalisation des personnes trans et souhaitaient être un soutien pour ces personnes. Étudiants et enseignants s’accordaient à un apprentissage principalement basé sur l’écoute des expériences vécues des personnes trans et la nécessité de déconstruire les a priori de chacun les concernant. Ils se rejoignaient sur l’idée du caractère interactif, diversifié, à expression libre et authentique. Les enseignants souhaitaient transmettre une ouverture d’esprit, faciliter la communication avec le patient et déconstruire des stéréotypes. Les étudiants demandaient également des outils de coordination des soins au quotidien.
Conclusion. Les résultats de cette étude et le projet éducatif européen Health4LGBTQI à l’attention des professionnels de santé ont fourni le modèle de séminaire permettant d’allier les attentes des enseignants et des étudiants, en y associant des éléments du vécu des personnes transgenres. Si ce modèle vient à être utilisé, une relecture ou une présentation conjointe avec une association représentant des personnes trans doit être faite pour répondre au mieux aux problématiques locales, améliorer le contenu en lien avec la compétence professionnalisme et éviter de véhiculer des messages transphobes.

Context. Transgender people often avoid medical care because of the fear of experiencing transphobic violence. They prefer consulting doctors familiar with trans-identity or trans-friendly practitioners. Transidentities are poorly taught in general practice education in France. Our aim was to describe the expectations of general practice students and teachers’ concerning the implementation of a course on transidentities and to set up a training module.
Method: Qualitative study by general inductive approach. Semi structured interviews were conducted with 6 students in general practice and 6 teachers from Sorbonne university department of general practice. An inductive analysis by labelling and categorization was carried out in order to provide a model which could be used as a base to reach some educational objectives.
Results. Participants showed interest in the subject for being contemporary, relevant, transversal, unique, and often unknown to them. They are especially sensitive to the question transgender people’s marginalisation, and they want to support and care for them. Students and teachers agree that listening to transgender people’s life experiences is central to the learning as deconstructing stereotypes about transgender persons. They both requested interactive classes where students can feel free to ask any question, expressing themselves and questioning preconceptions. Teachers want to focus the work on empathy, communication and overcoming stigmas about transgender people. Students also asked for technical and medical tools to help them in everyday practice.
Discussion. This study and the European pilot project Healt4LGBTQI provided the frame for a course co mbining teachers and students’ expectations, whilst giving a large space for transgender voices to explain their experience of care. If this course comes to be used, it must be presented with a trans people association or at least be proofread and annotated by trans people association in order to improve the content regarding the professionalism competence and to avoid spreading transphobic messages.