Introduction. Les travaux facultaires (TF) participent à la construction des compétences des étudiants en 3e cycle (E3C) des études de médecine générale (MG). Le temps personnel de formation des étudiants fixé à une demi-journée par semaine apparaît comme un temps privilégié permettant la rédaction des TF. Les étudiants déclarent peu utiliser ce temps de formation personnelle.
Objectif. Décrire le temps dédié à la rédaction des TF et analyser les facteurs qui lui sont associés.
Méthode. Enquête transversale par questionnaire envoyé par courriel par les départements de médecine générale à l’ensemble des E3C de MG en France et en stage. Analyse bivariée et multivariée menées sur le logiciel STATA.
Résultats. Au total, 2003 étudiants ont répondu. Une moyenne de 1,74 demi-journées hebdomadaires étaient dédiées à la rédaction des TF. La rédaction était majoritairement (62,6 %) réalisée sur le temps personnel ou partagée avec d’autres activités de formation quand ce n’était pas le cas. Les principaux facteurs associés au temps de rédaction identifiés en analyse multivariée étaient le caractère hospitalier du stage (-1,02 DJ, p < 0,01), la perception d’une charge lourde des TF (+1,07 DJ, p = 0,044), la perception positive des TF (+0,84 DJ, p < 0,01).
Discussion. L’absence de sanctuarisation du temps dédié à la production des TF participe à la surcharge cognitive des étudiants. Elle entraîne des répercussions sur les mécanismes cognitifs mis en jeu dans la rédaction des TF ainsi que sur la santé mentale des étudiants. L’absence de sanctuarisation de la rédaction des TF est multifactorielle et complexe. Ce travail suggère qu’une identité professionnelle peu tournée vers l’exercice de la médecine générale pourrait participer à cette difficulté. Une meilleure compréhension des mécanismes de socialisation professionnelle des étudiants dans le cursus français pourrait permettre d’accompagner la construction de leur identité professionnelle.

Introduction. Academic works (AW) contribute to the development of students’ skills in postgraduate course in General Practice (GP). Students’ personal training time, which is set at one half-day per week, appears to be a privileged time for AW. Students stated they made little use of this personal training time.
Objective. Describe the time dedicated to AW and analyze its determinants.
Method. Cross-sectional survey by questionnaire sent by e-mail by the departments of general practice to all students in the postgraduate course of general practice in France and in internship. Bivariate and multivariate linear regression analysis conducted on STATA software.
Results. A total of 2003 students responded. There were 1.74 half-days dedicated to AW. Most of the AW (62.6%) was done on private time or shared with other training activities when this was not the case. The main associated factors with dedicated time to AW identified in the multivariate analysis were hospital training periods (-1.02 DY, p<0.01), perception of workload imbalance (+1,07 DJ, p=0,044), positive perception of AW (+0,84 DJ, p<0,01).
Discussion. The absence of an allocated time to the production of AW contributes to the cognitive overload of students. It has repercussions on the cognitive mechanisms involved in AW as well as on the students’ mental health. The lack of allocated time to AW is multifactorial and complex. This study suggests that a professional identity that is not oriented towards general practice may contribute to this difficulty. A better understanding of the mechanisms of professional socialisation of students in the French medical curriculum could help in the construction of their professional identity.