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Rubrique: RECHERCHE
Auteurs: Ioime E, Legrand F, Kuhn F, Duver S, Schuers M.
Citer cet article: Ioime E, Legrand F, Kuhn F, Duver S, Schuers M. Primo-contraception et continuation chez les adolescentes. exercer 2023;198:436-43.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/2411
Introduction. Les grossesses non désirées des adolescentes ont des conséquences sociétales, psychologiques (25,9 % de dépression du post-partum) et biomédicales (10,9 % d’accouchements prématurés). Des mesures favorisant l’accès à la contraception des jeunes femmes ont été prises mais leur effet n’a pas été évalué avec précision.
Objectifs. Décrire la primo-contraception des adolescentes normandes de 15 à 19 ans. Évaluer le taux de continuation de cette primo- contraception.
Méthode. Étude de cohorte rétrospective, à partir de la base de données normande de l’Assurance maladie, sur la période 2014-2019. Inclusion de toute adolescente née en 2000 et résidant en Normandie au 31 décembre 2019. Les données analysées concernaient la consommation de soins pris en charge par l’Assurance maladie.
Résultats. Parmi les 22 819 adolescentes incluses, 13 898 (60,9 %) ont bénéficié d’une contraception remboursée sur la période étudiée. La primo-contraception était une contraception orale (95,6 % des adolescentes), un implant progestatif (3,6 %), un dispositif intra-utérin (DIU) (0,9 %). Les implants et DIU étaient plus fréquemment prescrits chez les patientes plus âgées. Ils étaient davantage prescrits par les gynécologues et sage-femmes, des prescripteurs jeunes et de sexe féminin. Entre la première et la deuxième prescription, 77,5 % des adolescentes ont continué à l’identique leur contraception. Sur la période étudiée, 15,1 % des adolescentes ont eu une seule prescription. La continuation était significativement associée à la méthode contraceptive (plus faible en cas de prescription initiale d’implant), à la consommation de soins (nombre de consultations, contraceptifs d’urgence prescrits, accouchements) et au prescripteur.
Conclusion. De nombreuses femmes débutent leur vie contraceptive à l’adolescence et optent pour la même contraception entre la 1re et la 2e prescription. Leur primo-contraception reste majoritairement une contraception orale. Les implants et DIU restent minoritaires malgré les avis favorables des sociétés savantes pour les proposer en première intention.
Introduction. Adolescents’ unwanted pregnancies have societal, psychological (25.9% post-partum depression) and biomedical (10.9% premature births) implications. Policies to promote access to contraception for young women have been implemented, but their impact is still unclear.
Aims. To describe primary contraception among Normandy adolescents aged 15 to19. To assess the continuation rate of this primary contraception.
Method. Retrospective cohort study, using the Normandy health insurance database, over the period 2014-2019. Inclusion of any adolescent born in 2000 and living in Normandy as of 12/31/2019. Data analysis focused on the consumption of care covered by the health insurance system.
Results. Of the 22,819 adolescents included, 13,898 (60.9%) received reimbursed contraception during the study period. Primary contraception was oral contraception (95.6% of adolescents), contraceptive implants (3.6%) and intrauterine devices (IUDs) (0.9%). Implants and IUDs were more frequently prescribed for older patients. They were more frequently prescribed by gynecologists and midwives, and by younger, female prescribers. Between the first and second prescription, 77.5% of Adolescents continued with the same contraception. Over the study period, 15.1% of adolescents had only one prescription. Continuation was significantly associated with the contraceptive method (lower for initial implant prescription), health care consumption (number of consultations, prescription of emergency contraceptives, deliveries) and prescriber.
Conclusion. Many women begin their contraceptive life in adolescence and choose the same contraception between their first and second prescription. Most of them still use oral contraception for their primary contraception. Implants and IUDs are still less common, although scientific societies recommend proposing them as first-line contraception.