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Rubrique: RECHERCHE
Auteurs: MAUHOURAT J, Andrieux M, Parisi V, M Haller D, Ingrand P, Binder P.
Citer cet article: MAUHOURAT J, Andrieux M, Parisi V, M Haller D, Ingrand P, Binder P. Types de suivi proposés par les généralistes aux adolescents présentant une conduite autoagressive ou suicidaire. exercer 2022;186:353-9.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/2069
Contexte. À l’adolescence, la fréquence des conduites autoagressives (automutilations, idées et tentatives de suicide) sont fréquentes. En 2018, 13,9 % des lycéens ont déclaré avoir fait au moins une tentative de suicide dans leur vie. Cependant, ni les adolescents ni les médecins généralistes (MG) n’osent en parler spontanément en consultation. Le test BITS (Brimades, Insomnie, Tabac, Stress) permet d’alerter de façon simple le MG sur ces troubles cachés. Que font les MG de cette alerte ?
Objectif. L’objectif était de caractériser les différents types de suivis proposés par les MG aux adolescents présentant un BITS positif et à ceux ayant une conduite autoagressive, suicidaire ou non.
Méthode. Cette étude est une exploitation ancillaire de l’enquête MICAS (Médecins Investiguant en Consultation les AdolescentS) réalisée auprès de 108 MG de 17 sites francophones. Chaque investigateur devait utiliser le test BITS auprès d’adolescents âgés de 13 à 18 ans vus consécutivement et sans tenir compte du motif de consultation. Ensuite, ils les interrogeaient sur une éventuelle conduite autoagressive et notaient les décisions d’orientation en cas de réponse positive. Les analyses ont étudié l’association entre le type de conduite révélée et le type de suivi proposé.
Résultats. 102 MG ont inclus 693 adolescents, 645 avaient des données de suivi exploitables, 18,6 % avaient une conduite autoagressive, dont 75 % non connue du MG. Chez les adolescents ayant un BITS positif (24 %), la présence d’une conduite autoagressive et surtout suicidaire était significativement associée à une des propositions de suivi. Celles-ci concernaient 47,5 % des patients avec conduites autoagressives en général et 60 % des suicidaires, dont plus de la moitié vers un dispositif spécialisé.
Conclusion. Après le dépistage d’une conduite autoagressive, les MG n’organisent pas toujours de suivi. Plusieurs facteurs sont discutés. Ils interpellent les MG sur leur niveau de compréhension des adolescents et l’investissement dans leurs prises en charge.
Context. In adolescence, self-harm (self-injuries, suicidal ideation and attempts) are frequent. Adolescents’ future life will be affected both in terms of disruption and vulnerability. In 2018, 13.9% of high school students reported at least one suicide attempt in their life. However, both adolescents and general practitioners (GPs) are often reluctant to talk about these matters during clinical encounters. The BITS test (Bullying - Insomnia - Tobacco - Stress) allows the GP to be alerted in a simple way to these hidden disorders. What do GPs make of this alert?
Objective. The objective was to characterize the different types of follow-ups offered by GPs to adolescents with a positive BITS and/or reporting previous self-harm.
Method. This is an ancillary study of the results of the MICAS study carried out among 108 GPs from 17 French-speaking sites. Each GP had to use the BITS test in consultation with adolescents aged 13 to 18 years, regardless of the reasons for encounter. The GPs questioned their young patients about possible self-harm issues and then made a note of their referral decisions when receiving a positive answer. Analyzes were performed to study the association between the type of problem revealed and the type of follow-up proposed.
Results. 102 GPs interviewed a total of 693 adolescents, 645 offered usable data; 18.6% adolescents reported self-harm. The GPs had had no previous knowledge of these issues in 75% of adolescents. In adolescents with a positive BITS (24%), the presence of a self-harming or suicidal behaviour was significantly associated with a proposal for formalized follow-up. These concerned 47.5% of the patients reporting self-harm and 60% of the patients with specific suicidal issues. More than half were referred to a specialist institution.
Conclusion. Following the identification of previous self-harm, GPs do not always organise a follow-up. Several factors are discussed. They challenge GPs to reflect on their level of understanding of adolescence and their investment in their care.