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Rubrique: RECHERCHE
Auteurs: Tudrej B, Colas C, Augustin J, Robin E, Birault F.
Citer cet article: Tudrej B, Colas C, Augustin J, Robin E, Birault F. Cabinet sans bureau séparateur : points de vue de médecins généralistes et de leurs internes. exercer 2021;169:16-22.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/1615
Introduction. Entrer dans un cabinet de médecin généraliste, c’est s’attendre à le trouver derrière un bureau, et prendre sa place de l’autre côté. Certains médecins ont fait le choix de ne pas avoir de bureau séparateur entre eux et les patients.
Objectif. Connaître les raisons de ce choix de ne pas avoir de bureau séparateur et d’identifier les avantages et inconvénients qu’ils expérimentent dans leur pratique.
Méthodes. Étude qualitative par analyse inductive générale de médecins généralistes travaillant sans bureau séparateur et leurs internes (IMG) lors d’entretiens semi-directifs. Les questions abordaient les raisons de ce choix, les avantages et les inconvénients perçus, ainsi que les changements observés dans l’entretien par la place de l’ordinateur, des tiers et leur souhait de poursuivre ou changer leur disposition de cabinet.
Résultats. 14 médecins et 12 IMG ont été interrogés en France entre mars et avril 2019. Ils avancaient que la relation médecin-patient leur apparaissait améliorée par cette disposition grâce à une relation moins asymétrique favorisant la relation de partenariat. La proximité et la distance modulable favorisaient la liberté de parole et l’éducation des patients; elles se positionnaient plus facilement au centre de la consultation comme acteur du soin. Cette disposition permettait également de s’adapter plus facilement aux différentes cultures des patients. Elle était aussi motivée pour favoriser l’apprentissage des compétences communicationnelles des IMG. L’inconvénient principal perçu était la
gestion des patients envahissants.
Conclusion. Changer pour un cabinet sans bureau séparateur constituait une opération facile. ll pouvait favoriser l’exercice d’une médecine plus centrée vers le patient et ses besoins ; une médecine où l’écoute était un soin.
Introduction. Getting into a General Practitioner’s office, one expects to find a doctor behind his desk, and to find a place to sit on the other side, in front of the doctor. Some doctors decided not to use a separating desk between them and the patients.
Aim. To understand the reasons of this choice and to identify the advantages and disadvantages those doctors experimented.
Methods. General inductive analysis involving a series of semi-structured interviews with GPs reporting the use of a non-separating desk and with their residents. The questions were about the reasons of that choice, the advantages and disadvantages they identified, and the changes they observed on the consultation, on the computer place, the position of a third-person in the consulting room and their wish of carrying on without separating desk.
Results. 14 GPs and 12 residents were interviewed between March and April 2019. It appeared to them that the doctor-patient relationship was improved thanks to a less asymmetrical relationship that permitted a partnership relation. The proximity and adjustable distance promoted freedom of speech and education. The patients positioned themselves in the centre of the consultation as actors of their health. It was easier to adapt to the different cultures of patients. The doctors also chose this layout to work with residents on communication skills. The major disadvantage was the management of intrusive patients.
Conclusion. Changing the layout of a desk was easy. It could promote a more patient-centred practice and focus on their needs, listening being part of the care.