Inscrivez- vous au sommaire électronique
Recevez à chaque sortie d'exercer, le sommaire de la revue.
Rubrique: RECHERCHE
Auteurs: Hamedi Sangsari G, Abramovici F, JAUNAY L.
Citer cet article: Hamedi Sangsari G, Abramovici F, JAUNAY L. Intérêt de l’hypnose dans les troubles du sommeil chronique, chez des médecins généralistes hypnothérapeutes. exercer 2020;166:349-55.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/1542
Introduction. L’insomnie chronique affecte 15,8 % des 15-85 ans. Les soins actuellement recommandés comprennent la prescription d’hypnotiques pour une durée courte. Les thérapies cognitivo- comportementales sont le traitement non médicamenteux de première intention dans l’insomnie chronique. L’hypnothérapie peut être une alternative.
Objectif. Explorer l’intérêt et l’usage de l’hypnose pour traiter les troubles du sommeil chroniques du point de vue de médecins généralistes hypnothérapeutes.
Méthodes. Étude qualitative phénoménologique auprès de médecins généralistes libéraux d’Île-de-France formés à l’hypnose. Des entretiens semi-directifs enregistrés ont été réalisés jusqu’à obtention de la saturation des données. Une analyse thématique du verbatim a été effectuée jusqu’à l’émergence d’un arbre de thèmes et de sous-thèmes.
Résultats. Quatorze médecins (deux femmes et douze hommes) ont été interrogés. Les troubles du sommeil étaient rarement le motif premier de venue des patients en hypnothérapie. Il n’y avait pas de techniques spécifiques pour le soin des insomnies. Néanmoins, les patients déclaraient régulièrement avoir observé une amélioration de leur sommeil, que la prise en charge soit spécifique ou non. Le marqueur d’efficacité recherché par les médecins était principalement la diminution ou l’arrêt des médicaments hypnotiques. Ils se disaient satisfaits des résultats, mais remarquaient des difficultés d’évaluation. L’hypnose avait une place importante dans leur pratique et leur donnait l’impression d’entraîner des changements positifs dans leur vie professionnelle et dans leur vie personnelle. Les contraintes de temps et financières induites par le manque de reconnaissance de la pratique étaient les principaux freins exprimés.
Conclusion. L’hypnose permettrait une approche globale dont les bénéfices dépassent la simple question de l’efficacité vis-à-vis de la plainte du patient. Des études quantitatives pourraient être menées pour objectiver ces constats.
Introduction. Chronic insomnia affects 15.8% of 15-85 year olds. The currently recommended treatment includes the prescription of hypnotics for a short duration. Cognitive-behavioral therapies are the non-drug firstline treatment for chronic insomnia. Hypnotherapy may be an alternative.
Aim. To explore the interest and use of hypnosis to treat chronic sleep disorders from the perspective of hypnotherapist general practitioners.
Methods. Phenomenological qualitative study among private general practitioners in Île-de-France who have been trained to use hypnosis. Recorded semi-directive interviews were conducted until data saturation was reached. A thematic analysis of the verbatim was performed until the emergence of a thematic and sub-thematic tree.
Results. Fourteen doctors (two women and twelve men) were interviewed. Sleep disorders were rarely the main reason patients came for hypnotherapy. There were no specific techniques for the treatment of insomnia. However, patients regularly reported an improvement in their sleep, whether or not the management was specific. The efficacy marker that physicians were looking for was mainly the reduction or discontinuation of hypnotic drugs. They were satisfied with the results, but observed difficulties in evaluation. Hypnosis had an important place in their practice and seemed to produce positive changes in their daily practice and in their personal life. Time constraints and financial limitations induced by lack of recognition of the practice were the main obstacles mentioned.
Conclusion. Hypnosis can provide a holistic approach whose benefits go further than the question of effectiveness with regard to the patient’s complaint. Quantitative studies will need to be conducted to objectively assess these findings.