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Rubrique: SOINS
Auteurs: Boussageon R, Ferrat E, Flori M, Erpeldinger S, Maynié-François C, Supper I, Pouchain D.
Citer cet article: Boussageon R, Ferrat E, Flori M, Erpeldinger S, Maynié-François C, Supper I, Pouchain D. Vaccin HPV et prévention du cancer du col de l’utérus. exercer 2020;165:310-5.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/1511
Introduction. En 2018 en France, l’incidence annuelle du cancer du col de l’utérus (CCU) était d’environ de 6,1/100 000, ce qui en fait aujourd’hui un cancer « rare ». L’article d’Ecollan et al., publié dans exercer en 2018 sur la vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), suggérait que le rapport bénéfice/risque de la vaccination anti-HPV dans la prévention du CCU était favorable.
Mé thodes. Analyse complémentaire de la méta-analyse Cochrane de Arbyn et al., avec inclusion de l’essai clinique randomisé VIVIANE sur les critères CIN3+ et AIS.
Résultats. L’inclusion de l’ECR VIVIANE modifiait les résultats de la méta-analyse Cochrane sur les critères CIN3+ et AIS. À ce jour, il n’est pas démontré que le vaccin anti-HPV diminue l’ensemble des lésions cervicales précancéreuses de haut grade (CIN3+ et AIS), quel que soit le type de HPV.
Discussion. La méta-analyse Cochrane de Arbyn et al. n’était pas fiable concernant les CIN3+ et AIS. Il est nécessaire de faire l’analyse complète de tous les essais cliniques randomisés ayant évalué l’efficacité et la tolérance du vaccin HPV avant de promouvoir une généralisation de la vaccination anti-HPV. Ce d’autant plus que les données en vie réelle dans les pays à forte couverture vaccinale ne montrent pas encore de réduction de l’incidence du CCU.
Conclusion. En l’absence d’urgence sanitaire, il convient de prendre le temps d’une analyse indépendante, exhaustive, et transparente des données. Étant donné le bénéfice individuel incertain, la décision médicale partagée avec les patientes doit être plus que jamais promue dans cette situation de prévention primaire, d’autant plus que le programme de dépistage organisé du cancer cervical débute.
Introduction. In 2018 in France, the incidence rate of uterine cervical cancer (UCC) was 6.1/100,000, which is considered an uncommon cancer. The paper by Ecollan and colleagues (exercer 2018) on the HPV vaccine suggested that the vaccine had a positive balance between benefits and risks on the prevention of UCC.
Methods. A complementary analysis of data from the Cochrane meta-analysis by Arbyn et al. (2018) to include results from the VIVIANE randomized controlled trial on CIN3+ and ISA.
Results. Inclusion of RCT VIVIANE data modifies the results from the Cochrane meta-analysis on CIN3+ and ISA criteria. To this day, there is no evidence that HPV vaccine reduces any of high-grade pre-cancer cervical lesions (CIN3+ and ISA), whatever the type of HPV.
Discussion. The 2018 Cochrane meta-analysis on HPV vaccine efficacy by Arbyn et al. is not reliable regarding CIN3+ and ISA. A complete analysis of all RCTs evaluating the efficacy and toxicity of HPV vaccine is needed before we promote a systematic use of this vaccine. Even more since real life data in countries with a high HPV vaccine coverage have not yet found a decrease in UCC incidence.
Conclusion. In the absence of a sanitary emergency, time should be taken for an independent, exhaustive and transparent analysis. Given the uncertain individual benefit, low at best, shared decision making with patients is more important than ever in this primary care situation, even more with the beginning of the organized screening program.