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Rubrique: RECHERCHE
Auteurs: TARRAGON J, Messaadi N, Martin J, Cottencin O, Bayen M, Bayen S.
Citer cet article: TARRAGON J, Messaadi N, Martin J, Cottencin O, Bayen M, Bayen S. Comment aborder l'orientation sexuelle des patients consultant en médecine générale ?. exercer 2020;159:4-10.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/1306
Contexte. Les minorités sexuelles regroupées sous l’acronyme LGBT+ représentent une population vulnérable sur le plan bio-psycho-social. Il semble important que le médecin généraliste (MG) connaisse l’orientation sexuelle (OS) des personnes qu’il suit afin de garantir un accompagnement centré sur la personne.
Objectif. Comprendre comment les MG s’intéressent à l’OS des personnes qu’ils suivent et les stratégies mises en place pour faciliter l’abord de l’OS en soins primaires.
Méthode. Étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés réalisés auprès de MG dans la région des Hauts-de-France. Les MG ont été recrutés de novembre 2017 à mai 2018. Les informations ont été recueillies jusqu’à l’obtention d’une suffisance des données. L’analyse thématique de données a été effectuée à l’aide du logiciel NVivo12®.
Résultats. Onze MG ont participé à l’étude. Les questions autour de l’OS et de l’identité de genre (IG) ont une importance reconnue auprès des MG. Ils profitent en général des motifs de consultation pour aborder ce sujet. Ils préfèrent utiliser des questions ouvertes ou avec propositions de réponses « un, une, ou des partenaire(s) » pour obtenir une réponse précise. Ils rapportent de nombreux freins : le manque de temps, leurs craintes et représentations vis-à-vis des patients et de leurs attentes, et leurs expériences de formation et d’exercice. Ils proposent différentes stratégies de communication mises en jeu dans la relation qu’ils développent avec les patients, pour faciliter l’abord de la question dans le respect de l’intimité.
Conclusion. Les MG abordent difficilement l’OS des patients en consultation. Une question type est proposée pour chaque patient : « Avez-vous un, une ou des partenaires », mettant en jeu les qualités d’écoute et de communication des MG.
Background. Regarding their medical, psychological, and social wellbeing, sexual minorities, Lesbian, Gay, Bisexual, and Transgender (LGBT+) are a particularly vulnerable population. The General Practitioner (GP) should be aware of his patients’ Sexual Orientation (SO) in order to guarantee person-centered care.
Aim. To understand how GPs address the question of their patients’ SO and the strategies they use to optimize person-centered primary care.
Methods. Qualitative study using semi-structured face-to-face interviews with GPs in the North of France. Interviews with GPs were conducted from November 2017 to May 2018, until enough data was collected. A theme-based analysis was performed using the software NVivo12®.
Results. Eleven GPs were interviewed. The GPs seemed to find it important to ask their patients about SO and gender identity (GI). Most often they took advantage of the consultation motive to address the topic, and preferred to use open questions or, when necessary, suggested answers so as to clarify what they had been told. GPs reported numerous obstacles: lack of time; their apprehensions and perceptions of their patients’ expectations concerning treatment and their representation of SO and IG; and their training and professional experiences. They suggested different communication strategies to be used in the physician- patient relationship, in order, to make it easier to address SO and IG, nevertheless respecting the patient’s intimacy.
Conclusion. Collecting data on patients’ SO and GI is difficult for GPs. Standardized questions with suggested answers could be used to clarify SO and GI, calling upon communication skills such as active listening.