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Rubrique: RECHERCHE
Auteurs: PESCI A, Bacon T, Bezanson E, Pipard T.
Citer cet article: PESCI A, Bacon T, Bezanson E, Pipard T. L'interne et sa santé. exercer 2019;154:264-9.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/1163
Contexte. L’intérêt croissant pour la souffrance au travail des soignants interroge l’état de santé des internes en médecine. Ceux-ci consultent peu leur médecin traitant et disposent de ressources comme la médecine du travail ou la médecine préventive universitaire.
Objectif. Explorer comment les internes de médecine générale (IMG) géraient leur santé et quels sont leurs freins à consulter un médecin traitant.
Méthodes. Étude qualitative phénoménologique par entretiens semi-dirigés conduite auprès d’IMG de la subdivision de Lyon. Les entretiens ont été menés puis analysés de façon indépendante par deux chercheurs avec une approche sémio-pragmatique de Peirce, et une triangulation des analyses a enfin été réalisée.
Résultats. Les IMG souhaitaient être considérés comme des patients par leur médecin traitant et associaient la maladie à un mal-être, voire un handicap. Ils se demandaient ce que leur médecin traitant pouvait leur apporter contrairement aux autres spécialistes qui leur permettaient de bénéficier de compétences complémentaires. Ils craignaient d’être
jugés par le médecin et avaient peur de déranger. Ils remarquaient un décalage entre un sentiment d’invulnérabilité et leurs responsabilités, et cela pouvait entraîner des troubles psychiques. Les IMG pensaient que des suivis réguliers et systématiques par le médecin traitant et le médecin du travail ainsi que des enseignements universitaires garantissaient une meilleure santé des internes.
Conclusion. La médecine du travail aurait un rôle déterminant : une consultation systématique pour tous les internes en début d’internat. Une sensibilisation à la gestion de leur santé et pour apprendre à être « patient » pourrait être proposée dès le second cycle.
Background. The medical students health is questioned in front of the growing interest of burnout syndrom among health professionals. They don’t consult their doctor and they have access to occupational health or preventive medicine.
Objective. To explore the medical students health behavior and why they are not going to their GP.
Methods. Phenomenological qualitative study by semi-directed interviews conducted at medical students in Lyon. Were analyzed independently by two researchers with a Peirce semio-pragmatic approach.
Results. The residents wanted to be treated as a patient by their GP. They associated the illness with a malaise or a handicap. They wondered what their doctor could bring them unlike specialist doctors who brought them complementary skills. They feared being judged by doctors and were afraid to disturb. There were a gap between an invulnerability feeling and their responsibilities and mental disorders could happen. They thought that regular and systematic follow-up by the attending physician and the occupational doctor as well as university teaching guaranteed a better health of the interns.
Conclusion. Occupational medicine would have a decisive role: a consultation for all interns at the beginning of the internship with the completion of the certificate after a systematic physical and psychological examination. An awareness of the management of their health and to learn to be patient could be proposed in the second cycle.