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Rubrique: ENSEIGNEMENT / EDUCATION
Auteurs: Binder P, Brabant Y, Baque M, Ingrand P, Castéra P, Di Patrizio P, Laporte C, Dupouy J, Messaadi N, Vanderkam P.
Citer cet article: Binder P, Brabant Y, Baque M, Ingrand P, Castéra P, Di Patrizio P, Laporte C, Dupouy J, Messaadi N, Vanderkam P. Influence des choix pédagogiques et des représentations sur les connaissances et raisonnements en addictologie chez les étudiants en fin de DES de médecine générale. exercer 2019;153:231-7.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/1144
Contexte. Les addictions sont les premières causes de mortalité évitable avant 65 ans. En France, la lutte contre les conduites addictives fait partie des 4 thèmes prioritaires de santé publique. Malgré leur position privilégiée pour intervenir, les médecins généralistes s’impliquent peu. La littérature
l’explique par des causes liées aux représentations, au contexte et à la formation initiale. Dans le 3e cycle, les enseignements spécifiques en addictologie sont très variables selon les facultés.
Objectif. L’objectif était d’observer si, à la fin de leur formation initiale, les étudiants ayant des capacités insuffisantes en addictologie de soins premiers se différenciaient des autres selon leurs représentations, leurs contextes ou leur mode de formation en 3e cycle.
Méthode. Une enquête transversale en ligne a été conduite auprès d’étudiants finissant ou ayant fini leurs études dans 9 départements de médecine générale. Dans le questionnaire construit par un comité scientifique, la variable discriminante concernait les connaissances et raisonnements
attendus sur des situations cliniques proposées. Les variables descriptives concernaient les éléments de représentations ou de contexte d’une part, et le mode de formation d’autre part.
Résultats. L’analyse a porté sur 284 répondants issus de 9 facultés en 2017. Le taux des étudiants ayant des connaissances ou des raisonnements satisfaisants était significativement lié à l’existence d’une formation spécifique en 3e cycle et à son obligation. Les étudiants ayant donné des réponses insuffisantes avaient trois représentations significativement différentes des autres : ils considéraient les patients avec addiction plus responsables que victimes, ils visaient l’abstinence plutôt que la réduction des risques et voyaient la substitution opiacée plus comme une drogue qu’un médicament. Ces deux groupes d’étudiants ne se différenciaient pas selon leurs contextes personnels.
Conclusion. En matière de responsabilité sociale, l’enseignement d’une addictologie pratique en soins premiers semble nécessaire à tous les étudiants de 3e cycle de médecine générale.
https://podcast.ausha.co/le-med-g-eclaire/podcast-exercer-troubles-addictifs-en-medecine-generale
Context. Addictions are the first causes of avoidable death in persons under 65 years of age. In France, the fight against addictive behaviors is one of the four major priorities in public health. Notwithstanding their prominent position as potential intervenors, general practitioners are most often only marginally involved. In the literature, their representations, the overall context and their initial training have been cited as reasons for their remoteness. In postgraduate (3rd cycle) courses in France, teaching dedicated to addictology varies considerably from one faculty to the next.
Obje ctives. The objective was to determine by observation whether, at the conclusion of their initial training, students with insufficient capacities in primary care addictology could be differentiated from other students in terms of their representations, their contexts and the modalities of their postgraduate training.
Methods. A cross-sectional survey was conducted with students having obtained their graduate degree (DES) in nine departments of general medicine. In the questionnaire drawn up by a scientific committee, the discriminating variable pertained to expected knowledge and reasoning in the clinical situations proposed. The descriptive variables pertained to the elements of representations, contexts and type of training.
Results. Analysis involved 284 respondents in nine faculties in 2017. The percentage of students with insufficient knowledge or reasoning was significantly associated with the existence of compulsory specific training during the third cycle. The students having given insufficient responses had three representations significantly differing from those of the others : they considered patients with addiction as being responsible for (rather than victims of) their addiction, they favored abstinence over risk reduction and they considered opiate substitution more as a drug than as a form of treatment. However, the two groups of students did not differ according to their personal contexts.
Conclusion. In terms of social responsibility, teaching of practical addictology in primary care seems necessary for all postgraduate students in general medicine.