Inscrivez- vous au sommaire électronique
Recevez à chaque sortie d'exercer, le sommaire de la revue.
Rubrique: SOINS
Auteurs: Maynié-François C, Dupouy J, Conseil Scientifique du CNGE &.
Citer cet article: Maynié-François C, Dupouy J, Conseil Scientifique du CNGE &. Prendre en charge un patient ayant un trouble de l'usage de l'alcool en médecine générale. exercer 2019;152:175-81.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/1113
Introduction. En France, l’alcool est la 2e cause de mortalité évitable après le tabac. Un tiers des adultes aurait une consommation à risque. Les médecins généralistes (MG) sont en première ligne pour repérer et accompagner les patient(e)s concerné(e)s. L’objectif de cet article est de proposer une analyse critique des moyens de repérage et de prise en charge en soins premiers des consommations problématiques d’alcool.
Repérer et diagnostiquer un trouble de l’usage de l’alcool (TUA). Il est nécessaire de quantifier, contextualiser et caractériser la consommation déclarée d’alcool (CDA). Des questionnaires validés en soins premiers tels que le FACE, le DETA ou l’AUDIT-C peuvent être utilisés. La présence ou non d’un TUA associé est évaluée à l’aide des critères diagnostiques du DSM-5.
Repérage précoce et intervention brève (RPIB). Le RPIB est un protocole d’intervention recommandé par la Haute Autorité de santé (HAS) pour les consommations d’alcool à risque. Le RPIB n’a démontré son efficacité que pour les consommations à risque, hors trouble de l’usage. Le niveau de preuve de son efficacité est faible avec comme seul critère de jugement la réduction de la CDA.
Quelle prise en charge pour un patient ayant un TUA ? Il existe des solutions non médicamenteuses, tels que l’entretien motivationnel. Un sevrage peut être réalisé en ambulatoire. Quelques médicaments sont disponibles pour l’aide au maintien de l’abstinence (acamprosate, naltrexone), ou pour la réduction de la consommation d’alcool (nalméfène). Après sa recommandation temporaire d’utilisation (RTU) le baclofène a obtenu une AMM restrictive en octobre 2018. Le niveau de preuve de leur efficacité est faible et leur effet modéré.
Conclusion. Des outils de repérage, d’évaluation et de prise en charge sont à la disposition des MG pour accompagner des personnes en difficulté avec l’alcool. Leur efficacité est modérée et le niveau de preuve de cette efficacité est faible, mais en attendant mieux, ces outils favorisent les prises en charge. Des projets de recherche pour étayer leur efficacité en soins premiers seraient utiles.
Introduction. In France, alcohol represents the second cause of avoidable death after smoking. One in three adults has at-risk alcohol use (AAU). General practitioners (GP) are at the front line for screening and providing appropriate care for patients with AAU. This article provides a critical review of screening methods and health care solutions for patients with AAU in primary care.
Screening and diagnosis of alcohol use disorders (AUDs). Alcohol consumption should be characterized with an evaluation of the number of drinks per day and per occasion, and the patient’s context. Primary care validated questionnaires such as the AUDIT-C or the CAGE can be used. An associated AUD can be diagnosed using DSM-5 criteria.
Screening and Brief Intervention (SBI). SBI is an intervention protocol internationally recommended to screen for at-risk alcohol use. Its efficacy has been proven only for at-risk alcohol use without AUD. The evidence regarding SBI efficacy is of moderate quality. The main outcome is always self-reported alcohol use, with no clinical outcome.
What should GPs do with patients with AUDs? Non pharmacological tools such as motivational interviewing have shown efficacy in primary care. Some medications are available, such as acamprosate and naltrexone to help maintain abstinence, nalmefene to reduce alcohol consumption, or baclofen on temporary use. The evidence regarding their efficacy is of low quality and their effect is moderate.
Conclusion. Screening tools and treatment options exist that can be used in primary care by GPs to help their patients with AAU. Their efficacy is moderate and evidence regarding this efficacy is of low quality, but while research improves, they represent treatment options for GPs. Research on AUDs to help develop high quality evidence for health problems they are on the front line to screen and care for would be helpful.