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Rubrique: RECHERCHE
Auteurs: Bonnard M, Tétart J, Légereau L, Barbaroux A.
Citer cet article: Bonnard M, Tétart J, Légereau L, Barbaroux A. Vécu des médecins concernant la formation à l’hypnose et son application à l’insomnie. exercer 2023;190:60-6.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/2166
Contexte. En France, l’insomnie est un motif fréquent de consultation. Les benzodiazépines y sont largement prescrites, et 15 % de leurs instaurations sont prolongées hors des délais. Afin de lutter contre cette surmédication, il est recommandé de privilégier des alternatives non médicamenteuses. L’hypnothérapie est une de ces alternatives, mais peu d’études ont décrit l’impact d’une formation à l’hypnothérapie chez les médecins généralistes.
Objectif. Explorer l’expérience vécue des médecins généralistes concernant les modifications induites par une formation en hypnose médicale sur leurs pratiques concernant l’insomnie.
Méthode. Une étude qualitative a été menée de juin à septembre 2019 auprès de médecins généralistes libéraux des Alpes-Maritimes et la Haute-Corse ayant suivi une des formations approfondies en hypnose. Neuf entretiens semi-dirigés ont été réalisés jusqu’à suffisance des données. Les entretiens ont été enregistrés puis retranscrits sous la forme de verbatims anonymes, leur analyse thématique a été soumise à une triangulation des données indépendante.
Résultats. L’accès à une formation en hypnose était décrit comme une impulsion permettant d’avancer sereinement vers une pratique plus dynamique de la médecine. L’apprentissage par expérience personnelle de l’hypnothérapie était décrit comme facilitant pour accompagner le patient dans une relation sans hiérarchie. Ainsi, les participants ressentaient une amélioration de leur communication verbale et non verbale. La formation leur permettrait de rendre le patient plus autonome et acteur de sa santé. Les participants déclaraient avoir réduit leurs prescriptions médicamenteuses chez les patients souffrant d’insomnie et désiraient approfondir leurs connaissances.
Conclusion. Pour les médecins interrogés, la formation en hypnose rendait leur exercice plus serein et amplifiait leur volonté d’enrichir leurs connaissances médicales. Elle rendait la relation médecin-patient plus équilibrée et pourrait avoir une place dans le programme de lutte contre la consommation de benzodiazépines et molécules apparentées.
Context. In France, insomnia is a frequent reason for consultation. Benzodiazepines are widely prescribed, and 15% of their introductions are prolonged beyond the recommended duration. In order to reduce this over-medication, it is recommended to favour non-drug alternatives. Hypnotherapy is one of these alternatives, but few studies have described the impact of hypnotherapy training among general practitioners.
Aim. To explore general practitioners’ experiences of the modifications induced by medical hypnosis training upon their practices related to insomnia.
Method. A qualitative study was performed from June to September 2019 among liberal general practitioners in Alpes-Maritimes and Haute-Corse after following one of the hypnosis in-depth trainings. Nine semi-structured interviews were conducted until sufficient data was available. Interviews were recorded then transcribed into anonymous verbatims, their thematic analysis was triangulated independently.
Results. Participation in hypnosis training was described as an incentive to move towards a more dynamic practice of medicine. Learning from personal experience of hypnotherapy was reported as facilitating a non-hierarchical relationship with patients. Thus, participants felt that their verbal and non-verbal communication had improved. The training could help them to empower patients and make them more active in their own health. Participants declared that they had reduced their drug prescriptions among patients suffering from insomnia and wished to deepen their knowledge.
Conclusion. For the physicians surveyed, training in hypnosis made their practice more serene and amplified their desire to enrich their medical knowledge. It made the doctor-patient relationship more balanced and could have a place in the program to fight against the consumption of benzodiazepines and related molecules.