Contexte. Le profil d’efficacité et de sécurité des statines est régulièrement débattu dans les médias bien que ces traitements soient recommandés en prévention des événements cardiovasculaires ischémiques.
Objectif. L’objectif était d’étudier la proportion des arrêts de consommation de statines liée aux patients et les facteurs associés, suite aux polémiques transmises par les médias.
Méthode. Cette étude transversale incluait tous les patients de plus de 40 ans ayant déjà pris une statine et effectuant un bilan lipidique dans 7 laboratoires d’analyses médicales d’Île-de-France. Un autoquestionnaire recueillait leur caractéristiques sociodémographiques, leurs facteurs de risque cardiovasculaire, leurs traitements actuel et antérieur par
statine, leurs connaissances et sources de connaissances sur les statines. L’influence de la polémique sur leur consommation était estimée par le calcul d’un pourcentage de risque attribuable (proportion d’arrêts attribuables à la polémique). Les facteurs associés à l’arrêt d’une statine étaient analysés par régressions logistiques multivariées.
Résultats. Parmi 301 patients âgés de 65,6 ± 9,5 ans inclus, 19,3 % d’entre eux avaient arrêté leur statine. La proportion d’arrêts attribuables à la polémique était de 55,8 %. L’intérêt porté à la polémique était associé à un arrêt de la statine (OR = 2,29 ; IC95 = 1,07-5,16), notamment en prévention primaire (OR = 2,32 ; IC95 = 1,19-4,75), alors que l’antécédent de dyslipidémie (OR = 0,33 ; IC95 = 0,15-0,73) et la polymédication (OR = 0,82 ; IC95 = 0,69-0,96) y étaient inversement associés. Recevoir une information par son médecin traitant (OR = 2,48 ; IC95 = 1,37-4,58) ou par la radio (OR = 2,42 ; IC95 = 1,15-5,22) était associée à de meilleures connaissances sur les statines.
Conclusion. Les polémiques sur les statines sont associées à un risque d’arrêt du traitement. Une meilleure connaissance de leur profil d’efficacité et de sureté grâce à une discussion avec le médecin traitant reste indispensable à la poursuite du traitement.

Background. Statin safety and efficiency is regularly discussed in the media, although these treatments are recommended to ischemic cardiovascular events.
Aim. The objective of this study was to study the proportion of patient-related statin discontinuation and associated factors, following controversy in the media.
Method. This cross-sectional study included all patients over 40 years of age who had at least 1 prescription of statin in their life, performing a lipid test in 7 ambulatory laboratories in the Parisian area (France). A self-administered questionnaire collected their socio-demographic characteristics, cardiovascular risk factors, current and previous statin treatments, and knowledge and sources of knowledge about statins. The influence of the controversy on their consumption was estimated by calculating the attributable risk (proportion of statin discontinuation attributable to the controversy). Factors associated with statin cessation were analyzed using multivariate logistic regressions.
Results. Among 301 patients aged of 65.6 ± 9.5 years included, 19,3 % had discontinued their statin. The proportion of attributable risk for statin cessation because of the controversy was 55.8 %. The interest in the controversy was associated with statin arrest (OR= 2,29 ; 95CI= 1,07-5,16), especially in primary prevention (OR= 2,32 ; 95CI= 1,19-4,75), whereas the
history of dyslipidemia (OR= 0,33 ; 95CI= 0,15-0,73) and polymedication (OR= 0,82 ; 95CI= 0,69-0,96) were inversely associated. Information by the general practitioner (OR= 2,48 ; 95CI= 1,37-4,58) or radio (OR= 2,42 ; 95CI= 1,15-5,22) was associated with a better knowledge about statins.
Conclusion. The controversies about statins are associated with a risk of stopping treatment. A better knowledge of their efficiency and safety profile through a discussion with the general practitioner is essential for medication adherence.