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Rubrique: MAGAZINE / BRÈVE
Auteurs: Vaillant H, Cadwallader J, Ruelle Y.
Citer cet article: Vaillant H, Cadwallader J, Ruelle Y. Brèves de médecine. exercer 2019;155:335-6.
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/1215
Vague de chaleur
Une mise au point sur le coup de chaleur est parue en juin dans le New England Journal of Medicine. Deux formes de coup de chaleur existent. La forme classique survient en cas de canicule, surtout chez les personnes âgées et les enfants qui sont plus vulnérables car leur thermorégulation est moins efficace. Chez les personnes âgées, la mortalité après un coup de chaleur dépasse 50 %. Chez les enfants, cette vulnérabilité est due au rapport surface corporelle/masse qui favorise l’absorption de la chaleur alors que leur système de thermorégulation est moins performant que chez l’adulte, notamment parce que leurs glandes sudoripares sont immatures, et que leur volume sanguin est réduit. La forme secondaire à un effort physique intense dans un environnement surchauffé est celle des sportifs, pompiers, paysans, soldats ou festivaliers sous l’emprise de drogues et d’alcool. Lors d’un coup de chaleur, la hausse de la température interne entraîne un effet cytotoxique et une réponse inflammatoire, créant un cercle vicieux aboutissant éventuellement à une défaillance multi-organique. Il n’y a actuellement pas de biomarqueurs fiables du coup de chaleur. Le diagnostic est clinique : c’est la triade hyperthermie, anomalies neurologiques et récente exposition à la chaleur ou activité physique intense. Dans la forme secondaire, il y a une transpiration profuse alors que dans la forme classique la peau est sèche (défaut de transpiration). La peau peut être rouge par dilatation des vaisseaux périphériques ou pâle, reflétant un collapsus vasculaire. L’urgence vitale est de refroidir le corps. Les antipyrétiques sont inutiles, voire dangereux, favorisant les lésions hépatiques et les coagulopathies. En pratique, il faut réduire la température avec un bain froid, de la glace, en mouillant la peau et en la ventilant et en faisant ingérer ou en perfusant des liquides froids. L’objectif est d’obtenir le
plus rapidement possible une température rectale autour de 38 à 38,5 °C.
N Engl J Med 2019. doi : 10.1056/NEJMra1810762