Auteurs : M.Lamort-Bouché , S.Baron , Y.Zerbib , N.Kellou , L.Bourvon , T.Farge
Où le lire : N° 126 - Avril 2016
Pages : 160 - 166
Rubrique : RECHERCHE
Lien URL: https://www.exercer.fr/full_article/794
Contexte. Les relations entre médecins et industrie du médicament ont un impact avéré en santé publique. La littérature est restreinte en France concernant les liens entre les étudiants en médecine et l’industrie pharmaceutique.
Objectifs. Décrire la fréquence et le type de relations entre les externes, les internes et l’industrie pharmaceutique. Les objectifs secondaires étaient la description de l’opinion des étudiants sur ces contacts, sur les informations fournies par l’industrie et sur la formation universitaire.
Méthode. Étude descriptive transversale par autoquestionnaire informatisé de juillet 2011 à janvier 2012, auprès d’externes (DFASM2 et 3) et d’internes de toutes spécialités de la faculté de Lyon.
Résultats. Recueil de 101 questionnaires d’externes (soit 50 % de participation) et de 109 d’internes
(soit 20 % de participation). L’exposition des étudiants à l’industrie pharmaceutique est importante et
précoce : 97 % des externes et 100 % des internes ont eu au moins une discussion avec un visiteur médical au cours de leur cursus. L’opinion est favorable : 62 % des étudiants sont contre l’interdiction de ces contacts. 72 % pensent qu’ils n’ont pas d’influence sur leurs prescriptions même si les informations fournies sont biaisées pour 78 % d’entre eux. Quant à l’enseignement universitaire, 71 % des étudiants ne s’estiment pas assez formés pour interagir avec l’industrie pharmaceutique.
Conclusion. Les étudiants sont fortement exposés au marketing des firmes et ne se pensent pas influençables. Une formation spécifique destinée à augmenter leur esprit critique devrait être mise en place précocement dans les études médicales, ainsi qu’une éviction des contacts étudiants-industrie.